dimanche 5 octobre 2014

Au vent des nuits silencieuses


Au vent mauvais des nuits silencieuses, le bœuf emporte sa corne incrustée d’encornets restés debout sur le ponton des coiffes embrumées.

Peu lui importe, l’insigne blanc gravé d’étoiles fuyant vers cet embarcadère terreux.

Il écorne le cri de sa masse andalouse par Eros, frère de Zéphyr, dont le ventre aérien est licence nue.

Il chevauche le blanc de ce jour outremer et passe en bleu de fuite sur des pas trépidants.

Puis, terrien de nos nuits céphalées, il entonne en vent d’oubli le chant boréal des âges anciens, tissus recouvrant nos corps dépossédés de peaux.

Il poussière en feuilles de nuit les traces de nos mémoires dont les mots s’étiolent dans le souffle chaud de toute vie.


(C) Philippe BESSE  -  02 octobre 2014

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire