jeudi 11 juin 2015

Pschitt Schizophrène


De bonne humeur?
De bon humour?
De bonne heure, Je ne l'ai jamais su!
Voilà j'ai tout gâché!
Et maintenant que reste-t-il ?

Je n'ai plus rien, je suis comme un pauvre égaré ?
Tout est fini, il n'y a plus que des courants d'air dans un champ de ruines!

Et pourtant tout avait bien commencé!
Nous nous étions rencontrés à Vienne lors d'une soirée très chic et ce fut le choc.
A l'issue de mon grand concert, elle était venue me congratuler!

Et sur le champ, ce fut l'étincelle de ma vie!

La divine, la célèbre cantatrice la grande Humoresque Di Castafiore fut subjuguée par ma musique.

Et en vérité, ce fut une vraie aventure d'humeur et d'humour..... enfin pas vraiment.
Car très vite prise entre Eusebius et Florestan, elle n'en put plus!

Tiraillée entre le chant germanique romantique et la fugue légère italienne, elle ne put jamais choisir:
Chanter ou vivre à fond une chose et son contraire.
Alors poussée à bout, ce qui devait arriver arriva...

Spontanément pour mettre fin à ses souffrances et aux miennes, pour éviter de choisir entre le blanc et le noir
Entre le rêve et la vie, entre le souffle et le murmure ....
Elle poussa son contre ut fatal!

Ce fut le blow up total, le pschitt sentimental

L'implosion romantico suicidaire, la Sehnsucht à perpète.

Tout sauta entre nous!

Ma vie depuis n'est plus qu'un champ de ruines à la grande satisfaction d'Eusebius et au grand dam de Florestan.


Et moi je suis cassé à jamais.



(C) Philippe GILBERT  -  19 avril 2015

mercredi 10 juin 2015

La langue de bois


La langue de bois, sans doute celle du menuisier,
Pour dire que dalle, pérorer son baratin,
Pour dire rien du tout, palabrer, pontifier,
Que les politicards débitent dès le matin.

Faut-il les traiter en pauvres gogos
Pour parler aux précieux électeurs
La langue des fraudeurs de mots ?

Jactez, ergotez, bavardez, blablatez,
Vous qui savez éteindre le sens des mots
De la trompeuse langue des camelots.

Petit chanteur, méfie-toi
De ces maîtres enchanteurs,
Aux phrases sans foi ni loi
Et aux messages sans teneur.

Des mots, des petits mots, des mots de première classe,
De toutes les belles choses que j’ai à vous dire, et j’en passe,
Je chante, soir et matin, je chante la langue vraie des hommes.


(C) Monique THOMIERES


 

mardi 9 juin 2015

Le squelette enrhumé et la tortue géante


Je suis enrhumé, gelé, malade,
Tout est noir, j'ai peur!
Je transpire, je grelotte
On m'avait dit que cela ne durerait pas,
On m'avait dit que ce n'était qu'un passage,
Un moment qui n'allait pas durer!
Mais cela fait déjà une éternité que je suis là. 
 

J'en ai assez de tous ces ectoplasmes, de ces fantômes
Je suis contraint, carrément immobilisé comme une vielle carcasse.
Je suis comme une tortue centenaire embarrassée par une carcasse géante de croyances et de certitudes déçues.
Comment avoir encore le moindre espoir?
J'en ai plein le dos depuis des siècles et je ne vois pas le bout de ma peine!
J'ai peur de ces ombres squelettiques qui tournent sans arrêt autour de moi depuis des lustres.
 

Ma sentence a sans doute été prononcée mais je n'ai pas voulu l'entendre


Je pensais être maître de mes songes pour l'éternité.
Mais en fait les contrebandiers de mes rêves perdus ont fait un hold-up sur mes illusions.
Je ne suis pas passé par le purgatoire et suis devenu un gastéropode condamné à vie


Satan m'a embauché en cdi et je crois bien que j'ai signé.
 
 
(C) Philippe GILBERT  -  09 avril 2015

 

lundi 8 juin 2015

La chouchou de Schumann


(Robert, le musicien, pas Maurice, le politicien)

Séparé de sa belle Clara, Robert ne pensait qu’à elle.
« Ach ! Mein kleine Poupoune ! » soupirait-il.
(Une bouteille à la main, il boit abondamment)

Quand l’esprit embrumé d’un élan alcoolique apaise l’âme, le rêve s’épanouit.
Puis, hélas, l’euphorie, dans la tristesse, se noie.

Et le musicien émerge de l’ivresse, l’estomac retourné, la langue en queue de castor et le cheveu douloureux.

« Que fais-je en ces ruines gigantesques et crépusculaire ? »
(décor romantique : château dévasté ou abbaye fantomatique, en fonction des disponibilités)

« La mousse sur laquelle je siège me transit et l’humidité glace mon fondement.
Ai-je donc tant bu que me voici perdu au fin fond d’une futaie sans fin ? »


Campeurs éméchés ! Ne faites pas comme Schumann !
Avec les lampes Clara, vous verrez toujours où vous conduisent vos pas !

Lampes Clara, la clarté avec éclat !


(C) Monique THOMIERES