mardi 1 juillet 2014

Mirollade

 
Femmes et oiseau dans la nuit (1944)

 
 
Toile du grand maître Miro à l'apogée de son art qui trône à l'entrée de la fondation Miro sur les hauteurs de Barcelone et qui en est devenue une des œuvres emblématiques.

Selon les spécialistes cette toile est un concentré du génie de Miro dans laquelle il a réussi à exprimer l'intégralité de sa conception du monde au travers de sa créativité catalane si particulière.

Tout y est, de la libellule celluliteuse symbole de la fécondité aux zigzags surréalistes incarnant l'errance infinie de l'esprit humain.

Sauf qu'il existe un document écrit de la propre main de l'artiste et authentifié par l'institut du carbone 14 catalan qui donne des explications bien plus prosaïques au sujet de cette toile.

Le document en catalan, commence comme suit:

"Franchement, ce soir là j'en tenais une bonne, il faut dire que j'ai toujours aimé la sangria mais ce jour là j'avais sans doute snifer une barrette de trop.

Donc à droite, il y a la voisine qui ne pensait qu'à se gaver de paella et là, j'ai rapidement fait une esquisse de ses hanches enrobées et encore j'ai été sympa.

Alors je me marre car je suis sûr que l'on dira plus tard que c'est une allégorie du genre la mère nourricière.

Mais enfin je ne vais pas dire le contraire, l'essentiel c'est que la postérité y croit.

Ensuite à gauche vous voyez ces lignes brisées et bien figurez vous que je n'en pouvais plus et en plus je ne pouvais plus tenir debout.

Initialement je voulais faire une ligne droite mais alors là vraiment impossible, je m'y suis pris à vingt fois mais ça tournait, ça tournait que simplement j'ai abandonné et que j'ai laissé aller le mouvement tantôt à droite tantôt à gauche.

Je me souviens j'ai tout de même ramé...je n'en pouvais plus.

Quand, j'ai eu fini cette ligne droite; enfin qui est devenue brisée, je me suis arrêté et j'ai bu un bon coup.

J'avoue qu'à ce stade, je planais un peu!

Alors sur la gauche j'ai fait quelques gribouillis qui je m'en doutais ont été interprétées comme des signes cabalistiques témoins des errances de l'esprit humain remontant du fond de l'histoire....ben voyons c'est bien sûr!

Entre nous le vrai titre de cette toile c'est mirollade d'un soir!

Je sais vous êtes déçu mais c'est moi !"


(C) Philippe GILBERT – juin 2014

 

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