jeudi 13 septembre 2012

Verre acier


Verre, acier, sol de dalles brillantes
Va-et-vient, des gens, pressés, harassés, perdus, perclus
Ça court, ça bourdonne, ça pleure, ça rit,
Dans un temps éphémère
Des regards endormis s’effleurent sans se voir,
Des êtres peuplent un lieu sans passé et sans avenir
Des bouches s’ouvrent et les mots n’ont aucun son
Lieu de transit, nulle existence ici n’a de sens
Pourtant, parfois
« Les voilà ! » des cris , des appels enfin un lien se crée


Mais devant la vitre immense
La vitre qui sépare du vrai monde
De la chaleur, de l’odeur de l’herbe et de kérosène
Là, devant cette vitre qui reflète leurs ombres
Il parle et dit
Son amour , sa lassitude ,
Sa conviction que là-bas, au pays, elle sera à l’abri
Loin des regards, des tentations, des faux –semblants
De ces hommes qui prennent et qui rejettent
De ces femmes impudiques qui ont perdu la tête


Elle se tait
Regarde le long fuselage gris
Le catafalque qui va l’emmener dans les terres arides
Qui exhalent une odeur de sang
Dans ce village orange où tournent en rond les mules
Où les vieux sont seuls sous les rares oliviers
Elle regardera le henné de ses mains
Et doucement, elle s’éteindra.


(C) Monique FAUCHER

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