dimanche 20 avril 2014

T'as même pas de mère



"Mais ferme la toi!! T'as même pas d'mère!!"... Un collège, une cour de récréation, une violence parmi tant d'autres...

Je me souviens de cette photo. Je me souviens de ce jour, où, violence première, en rentrant de l'école, on m'apprenait, -que dis-je « on m'apprenait » -on me crachait plutôt à la figure, (venin dont on ne meurt pas mais dont on ne se remet pas), que ma mère était partie...


Et ma grand mère de me hurler ; "voilà, elle est partie, elle est partie!! Arrête de pleurnicher et passe à autre chose!


Alors oui, ils avaient tous raison; je n'avais pas de mère, enfin, "plus de mère". Et affronter tous ces quolibets dans cette école, où jamais une occasion de me rappeler que j'étais celui qui n'avait pas de mère fut , est toujours, une épreuve sans nom...


C'est beau de descendre dans une photographie et d'y rester sans bouger.Que j'aimerais descendre dans celle-là, me planter à côté de lui, enfin... de moi, le regarder, le réconforter d'un sourire, lui dire que "oui", il va avancer, qu'il va survivre à ce qui lui semble, à ce moment du cliché, insurmontable ; lui dire qu'un jour il sera assez fort pour raconter l'absence, le vide, les moqueries assassines, la souffrance, les questions sans réponse et les mots de l'absence, maladroits...


Que j'aimerais descendre dans cette photo!

Mais je suis trop encore ce petit garçon...

Un jour viendra, j'y descendrai...


(C)  Olivier CHAUVELOT - 27 mars 2014

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