dimanche 2 mars 2014

Lettre d'amour



Mon cher Helmuth, 

Je sens que tu ne me fais plus confiance depuis que je t'ai livré aux maquisards. 

Mais tu as réussi à leur fausser compagnie, alors, c'est comme si je n'avais rien fait, non ?
Et puis, c'était pour me couvrir ... 

Alors, pourquoi cet acharnement à ne pas vouloir me croire quand je te dis qu'il y a plus de 60 ans que la guerre est finie. 

Au nom des sentiments qui nous lient, je tairai le nom des vainqueurs. 

Helmuth, 60 ans que je n'ai pas vu ton doux visage, mais il est toujours gravé dans ma mémoire. Aussi, je t'en conjure, accepte enfin de quitter ta planque dans la forêt. 

Ne sois pas chien, rejoins-moi à la ville. Les nuits doivent être glaciales avec cette neige. 

A 100 ans, nous avons toute la vie devant nous. 

Je t'attend, Helmuth, à l'endroit de notre dernier rendez-vous, à la porte du jardin. 

Signé : Marinette la tondue


(C) Monique THOMIERES - 23 janvier 2014



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