jeudi 3 octobre 2013

Les correspondances de l'Arche



Les animaux tombaient du ciel un à un sans se faire de mal.

A califourchon sur un trait d'azur,tout pêle-mêle et savamment emmêlées,pelures rayées ou mouchetées,venaient d'abord les plus pressés, les pattes agiles et les intrépides.

Ils avaient pris le trou d'air de 7h58 qui les menait directement sur les nimbus plus tranquilles du 8h03 et espéraient rattraper ainsi les plus matinaux.

Car la caravane disparate des insignifiants, scarab', iul', mouch', hyppocamp' ou autre demoisell', les infiniment microscopiques mais monstrueusement populeux , partis déjà depuis lurette, se saupoudraient vaillamment, au gré des éléments sur tout le continent, en pluie poudrée et drue comme sucre glace sur une gourmandise.

Les sauteurs, grimpeurs, agités, cancaniers, s'étaient, eux, fédérés, pour créer par leur agitation un courant d'air qui collât les cotonnades de nuages en omnibus et s'y étaient enfoncés jusqu'aux oreilles, de façon à ce que le voyage soit le plus confortable possible.

Et tout ce petit monde balançait en nacelles dépareillées et gaies.

Noé n'avait plus de soucis à se faire !


(C) Pascale BONNAFOUS

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