jeudi 18 octobre 2012

Histoire à dormir debout





Elle enfonce la clef des champs dans la petite porte d’Italie et se retrouve sur le seuil de pauvreté.


Elle entre dans une grande pièce montée et jette son œil de bœuf tout autour d’elle :


Une grande table de multiplications, un canapé aux œufs de lump sous une fenêtre météo, quelques sièges éjectables sur un sol majeur et deux ou trois cadres supérieurs pendus au mur du son


Soudain, la porte émet un grincement de dents.


Elle se retourne et voit sur le seuil de tolérance, un homme de troupe qui se tient sur le tapis de bain.


Il a des yeux de bouillon, une grande bouche d’égout et des cheveux d’ange, une petite moustache en poils d’éléphant et une petite barbe de maïs bien taillée.


Il est vêtu d’un grand manteau de neige et porte à ses pieds d’alouette des grandes bottes de paille.


« Bonjour de paye » dit elle


« Bonsoir d’orage » lui répond- il


Alors, ils se tombent dans les bras de fauteuil. Ils se sont trouvés, ils sont du même monde marin.


Elle vient de trouver en lui une vraie famille d’accueil : un père fouettard, une mère supérieure, une sœur Tatin, un frère lai …


Voilà qui réchauffe son petit cœur d’artichaut.


Elle repart chez elle toute heureuse.

Elle longe un moment la rivière de diamant, traverse le petit pont du mois de mai, entre dans sa grande maison de couture, tapote la tête de son chien de fusil, avale un bol d’air et se couche sur son lit de sel de Guérande.






(C) Pascale de GERMAY

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