jeudi 18 octobre 2012

En route

 
En route le mieux c’est de se perdre. Suivre les chemins tout tracés, coloriés sur les troncs et prévus dans l’routard, c’est déjà ça mais c’est bien loin d’être le meilleur, c’est de la promenade pour écoliers, de la sortie pour Dimanche à tuer, de l’évasion en toc, de la découverte pour gondoles en promo...

En route, tu m’entends, le mieux c’est de confondre les Nords avec les Suds, de prendre la lune pour le soleil et d’avoir la gourde pleine de rêves inédits. Tu prends un D pour une N et finalement tu traces par un champ interdit, tu salues des vaches à queues de cochons et tu roules ton corps dans un rang de tomates bien mûres quand tu sens qu’il est las et que ta carcasse peine. »

Mon papi chou, il en racontait bien d’autres, des bonnes et de toutes les couleurs, que j’étais le seul à boire comme du bon lait d’ânesse, à aimer comme on mange des histoires qui tiennent debout toutes seules, que je gardais dans mon sac à voyages pour gosses en émoi, dans ma besace pas comme les autres

Sûr, mon papi choux n’était pas comme les autres, juste un peu plus à l’Ouest, à part dans on asile

Laisse-le, disait mamie, il ne retrouve plus sa boule

Moi, je disais ce n’est pas vrai ; il rêvait sous d’autres étoiles et il vivait dedans, il était bien en ordre sous ses étoiles...


(C) Marine de Charrin

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