jeudi 17 octobre 2013

Pablo



Pablo, c'est le nom de mon chat.

Mon chat s'appelle Pablo, oui tout simplement, comme un vrai madrilène, un spécialiste des nuits.

N'allez pas imaginer qu'il fréquente les bars et les ruelles chaudes, non il ne se prend pas pour Hemingway.

Son domaine à lui le nyctalope avisé, c'est plutôt les jardins publics, les parcs, les lieux où dans le charme envoûtant des nuits d'été, les rencontres avec les femelles du quartier enchantent l'existence.

Il n'appartient pas à cette race de chats de canapé, vautrés toute la journée dans les coussins du salon et qui n'hésitent pas à refaire une sieste nocturne après s'être gorgés de croquettes à la crevette.

Non mon chat lui, il est toujours au charbon, heureux d'éprouver sa vitalité et son indépendance, c'est à peine s'il fait une sieste l'après-midi, il a une résistance à toute épreuve.

Parfois il se pose dans la journée assis sur ses pattes arrière, l'oeil mi-clos comme si autour de lui le monde vaquait à des occupations insignifiantes qu'il observe malgré tout d'un œil distant.

C'est son grand moment philosophique, le moment où sa pensée se déploie, il a l'air d'être au-dessus du sol, au-dessus de ces basses contingences. Dans ces moments je l'appelle Adorno ou encore Wittgenstein – il aime les noms compliqués et me répond par un clignement d'oeil.


(C) Daniel MARC

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